Engagée sur la voie de la précision
Entretien avec Audrey Cordon-Ragot
ALTEN, la FFC et le CNRS ont uni leurs efforts pour concevoir des innovations susceptibles d’aider les cyclistes à exploiter pleinement leur potentiel. Dans cette interview, Audrey Cordon-Ragot, championne d’Europe de cyclisme féminin, témoigne de l’importance de cette collaboration qui lui permet de se surpasser.
Comment avez-vous été amenée à travailler avec ALTEN et le CNRS ?
J’ai été mise en contact avec eux par l’intermédiaire de la Fédération Française de Cyclisme qui souhaitait faire progresser ses athlètes dans les disciplines du contre-la-montre. Nous savions qu’en tant qu’athlètes individuels, nous avions les qualités requises, mais nous savions aussi qu’il y avait de nouvelles techniques qui pouvaient nous aider à aborder un contre-la-montre de la meilleure façon possible. C’est vrai que ça n’a pas tout de suite fait tilt dans ma tête, ça n’a pas été évident pour moi. J’avais une bonne expérience et je travaillais d’une certaine manière depuis plusieurs années. Il a donc fallu me convaincre. Dès les premiers essais, j’ai compris que je voulais continuer.
Quelle a été votre première expérience dans l’application des méthodes issues de cette collaboration ?
Notre première expérience ensemble a eu lieu sur le Ventoux, où nous avons commencé à affiner les données du modèle que nous étions en train de développer. Ceci est lié à la façon dont je gère mon temps et doit être très précis. La première expérience grandeur nature a été les championnats de France 2022 à Cholet, où je suis arrivée première. Une expérience plutôt réussie.
Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez franchi la ligne d’arrivée et levé les bras ?
Un sentiment de confirmation. J’ai pu constater qu’en effet, cela fonctionne bien et que je suis capable de le faire. Avec cette méthode, il faut être très engagée à suivre le plan le plus fidèlement possible. La victoire à la fin, c’était le Graal. J’ai réalisé les meilleurs temps de ma carrière et cela m’a poussé à continuer à travailler.
Cette collaboration vous a-t-elle aidé à d’autres égards ?
Oui, ce n’est pas seulement une question de chiffres. Cela m’a aussi permis d’être beaucoup moins stressée avant de partir, de savoir exactement ce que je devais faire à chaque instant. Avant, j’avais toujours l’impression de partir dans l’inconnu. Aujourd’hui, je pars avec beaucoup plus de confiance, en sachant exactement ce que je dois faire et comment je dois le mettre en application. Et ça, c’est un gros, gros plus.
Face aux défis qui vous attendent, comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
Je dirais qu’aujourd’hui, je suis dans un état d’esprit de conquérante. Je veux obtenir au moins les mêmes résultats que l’année dernière, si ce n’est mieux, et cela implique de continuer à travailler avec les équipes pour être encore plus précise. Je suis motivée pour les Jeux Olympiques de Paris, c’est l’objectif ultime.
Avez-vous des idées pour améliorer la collaboration avec ALTEN ?
Je pense que nous pouvons toujours faire plus ensemble. A chaque fois que l’on se rencontre, nous approfondissons un peu plus les choses, nous nous améliorons un peu plus, nous échangeons sur notre façon de voir les courses contre la montre. Et c’est ce qui nous fait progresser à chaque fois. Le cyclisme est un monde que j’aime beaucoup.