MISSION MMX: en route vers Phobos

MISSION MMX: en route vers Phobos

L’Agence d’exploration aérospatiale japonaise (JAXA) prépare une mission d’exploration des lunes de Mars (MMX, ou Martian Moons eXploration), dont le lancement est prévu en 2027. La mission devrait atteindre Phobos – l’une des lunes de Mars – en 2025. Cette étape importante dans l’exploration et la recherche spatiale devrait nous permettre de mieux comprendre l’histoire de notre système solaire, ainsi que les débuts de la vie sur Terre.

L’origine de Phobos et Deimos, les lunes de Mars, a longtemps été une source de controverse parmi les scientifiques. Leur faible albédo (fraction de la lumière réfléchie par une surface) et leur densité, proche de celle des astéroïdes de type C, suggèrent qu’il pourrait s’agir de corps célestes primitifs « capturés » par Mars. Néanmoins, elles présentent une orbite très circulaire qui ne correspond pas à celle d’un objet capturé ; notamment parce que l’atmosphère de Mars est trop faible pour ralentir leur course.  

Des études récentes suggèrent que ces lunes ont été formées par des débris provenant de la collision géante qui a donné naissance à la planète rouge il y a environ 4,5 milliards d’années. Cela expliquerait leur composition, proche de celle de Mars, ainsi que leur orbite. 

Explorer, analyser, préparer  

L’ambitieuse mission de la JAXA devrait apporter des réponses à de nombreuses questions sur les lunes de Mars et leur relation avec la planète rouge. Grâce à la coopération entre le Centre national d’études spatiales français (CNES) et le Centre aérospatial allemand (DLR), la mission sera équipée d’un rover qui sera lâché en éclaireur à une altitude inférieure à 100 mètres. Son premier atterrissage aura lieu à la surface de Phobos, où il explorera la composition et les caractéristiques du sol de cette lune martienne, pour aider la JAXA à préparer sa propre séquence d’atterrissage. Des échantillons pesant entre 10 et 100 g seront ensuite ramenés sur Terre et analysés en laboratoire. Les résultats de ces analyses devraient être disponibles en 2029. 

Assemblage, intégration, test  

Il s’agit du premier rover entièrement conçu par le CNES. L’architecture de MMX a été codéveloppée avec l’Agence spatiale allemande. Avec plus de 25 ans d’expérience dans l’ingénierie spatiale, les équipes d’ALTEN sont intervenues à toutes les étapes de son assemblage, de son intégration et de ses tests (AIT). Ils ont travaillé sur l’intégration du générateur solaire, les tests de communication entre le rover et le Rolbox (boîtier électronique installé à bord de la sonde), et les tests fonctionnels finaux, y compris la validation de l’opérabilité de l’équipement dans les plages de températures chaudes et froides prévues au cours de la mission. Ces tests ont été réalisés au Centre spatial de Toulouse, en France. 

La lumière comme outil 

ALTEN a également contribué à l’intégration du spectromètre infrarouge MMX (MIRS), un spectromètre imageur proche infrarouge. Le MIRS collectera la lumière réfléchie par les surfaces de Phobos, Deimos et Mars et, en fonction des différentes longueurs d’onde absorbées, déterminera leur composition minéralogique. Le LESIA (Laboratoire d’Études Spatiales et d’Instrumentation en Astrophysique) a pris la tête du développement du MIRS en collaboration avec quatre autres laboratoires français : le Laboratoire d’Astrophysique de Bordeaux (LAB), le Laboratoire Atmosphères, Milieux, Observations Spatiales (LATMOS), l’Observatoire Midi-Pyrénées (OMP) et l’Institut Recherche en Astrophysique et Planétologie (IRAP). 

Pour aller plus loin