Gaëtan Charlot – Trouver la force dans les défis
Entretien avec Gaëtan Charlot, champion paralympique d’escrime
Gaëtan Charlot, champion paralympique d’escrime, est également ingénieur diplômé de l’Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Lyon. ALTEN sponsorise la participation de Gaëtan à de grandes compétitions internationales.
Pour Gaëtan, cela fait toute la différence : « Savoir qu’une entreprise comme ALTEN nous soutient, c’est savoir qu’on n’est pas tout seul, qu’il y a des gens qui croient en nous, et c’est vraiment motivant. »
Quand avez-vous commencé l’escrime ? Qu’est-ce qui vous a motivé ?
J’ai commencé à faire du sport très jeune, à l’âge de sept ans. Je suis née avec un handicap, une diplégie spastique. C’est une malformation neurologique qui fait que mes membres inférieurs sont déconnectés. Je ne peux pas toujours contrôler mes jambes. Normalement, c’est un bras et une jambe, mais dans mon cas, mes bras vont bien. Les médecins m’ont conseillé de pratiquer une activité physique. Il y avait un club d’escrime à proximité, alors j’ai essayé et je n’ai pas arrêté.
Quand avez-vous commencé à pratiquer l’escrime ?
J’ai commencé à pratiquer l’escrime en 2015. L’escrime de loisir était agréable, mais au fur et à mesure que l’on travaille, on a envie de faire un peu de compétition, pour voir ce que ça donne. Ce qui est bien avec le sport, c’est qu’il vous pousse à dépasser vos limites. C’est une façon d’apprendre à se connaître, de se développer physiquement et socialement.
Depuis quand ALTEN vous soutient-il ?
ALTEN me soutient depuis six ans maintenant, depuis 2018, et j’en suis très reconnaissante. Aurais-je pu réussir sans le soutien d’ALTEN ? Aurais-je pu arriver là où je suis aujourd’hui, ingénieur, sportif de haut niveau se qualifiant pour les Jeux Paralympiques de 2028 ? C’est un parcours que nous avons fait ensemble.
À quelle fréquence vous entraînez-vous ?
Je m’entraîne environ 15 à 20 heures par semaine. Cela signifie que je travaille les aspects physiques, tactiques, de combat et mentaux. Il y a aussi la physiothérapie, la récupération, tout est compris.
Comment se prépare-t-on à se surpasser ?
En fait, en escrime, nous sommes entraînés à exécuter certaines actions encore et encore. Nous répétons tellement les gestes que nous savons les faire presque automatiquement. La question est donc de savoir quelle action exécuter à chaque moment. Le timing est essentiel. Un bon timing, un bon rythme. La bonne intensité et le bon choix. C’est pour cela que j’aime ce sport. Il faut travailler à la fois l’aspect physique et la technique. Tout est question de technique. En un contre un, il faut avoir le contrôle. Vous voulez que votre adversaire vienne à vous, et non qu’il vous emmène là où il veut que vous alliez.
Comment conciliez-vous le sport avec votre métier d’ingénieur ?
J’ai des accords avec mon entreprise qui me permettent d’aménager mon temps de travail. Car il faut bien l’avouer, je ne peux pas être au travail 100 % du temps. Il y a des semaines où l’on n’est pas là du tout, où l’on s’entraîne ou où l’on part en compétition à l’étranger. Il s’agit de planifier de la manière la plus optimale possible. Par exemple, si j’ai une séance d’entraînement, je modifie mon calendrier en conséquence. Ou si je dois reporter quelque chose parce que nous avons une réunion importante au travail, j’adapterai mes plans. C’est une question d’équilibre, mais c’est possible parce que tout le monde sait ce qui se passe.
Que représente pour vous le soutien d’ALTEN ?
ALTEN est inestimable. Cela me rassure de savoir que j’ai mon budget pour l’année et que je peux participer aux coupes du monde et aux événements nationaux. Mais au-delà de ça, savoir qu’une entreprise comme ALTEN est derrière vous, c’est savoir que vous n’êtes pas tout seul. Quand je suis en compétition et que je rencontre des difficultés – ça arrive, on n’est pas de bonne humeur, on ne se sent pas bien – je sais qu’il y a des gens qui croient en moi. C’est très motivant. Le soutien moral est quelque chose qui ne se codifie pas, mais sans lequel on abandonne assez vite. Car dans les sports d’opposition comme le nôtre, il n’y a qu’une personne qui gagne.